Dans l’Ouest Américain, des carcasses de vielles voitures dorment, fantomatiques, au milieu de nulle part. Apparemment abandonnées dans la chaleur des déserts de l’Arizona ou de la Californie, elles sont, dans un désordre organisé, savamment exposées dans ces musées à ciel ouvert, comme pour marquer un territoire conquis jadis sur les indiens.

Plus au sud, à Cuba, encore bien vivantes bien que grinçantes et bringuebalantes, elles sont la fierté de ceux qui les conduisent et les dorlotent. Elles ne sortent parfois que le dimanche, fières et pimpantes, mais poussives et fumantes, pour conduire leurs occupants à l’église ou à la plage. Vestiges de la période prérévolutionnaire et interdites à la vente hors du territoire, elles font partie intégrante du patrimoine culturel et touristique de l’île.

Dans ces deux pays que tout sépare, ces vieilles américaines jouent les mêmes premiers rôles, dans des décors de cinéma, telles des stars populaires et éternelles.